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Je vous invite à nous accompagner sur un très beau parcours (reco) riche en histoire : "Sous le sceau de Boishardy" à Bréhand (22). 14,7 km.

Nous partirons à la découverte du riche patrimoine de Bréhand, au travers des chemins creux, fonds de vallées et bois. Nous suivrons le coulis de la Margot ou de la Truite, rivières locales. Un parcours inconstablement empreint de la présence du Général Boishardy, chef des chouans, natif de Bréhand. 

Nous partirons de la Maison du Randonneur datant du XVIIIème siècle, ancien auditoire de la commune. L'auditoire était le lieu où le seigneur de Launay rendait la justice sous l'Ancien Régime, pour l'ensemble de la paroisse. L'inscription latine figurant sur le linteau placé au-dessus de la porte rappelle fort justement "Joannis Franscisci - Justificia Monumentum - Palais de justice". En face, sur la place actuelle, se trouve le pilori, poteau auquel étaient attachés les condamnés.

Le manoir de la Ville-Louet (propriété privée) sera la première des demeures qui vont jalonner notre périple bréhandais. Il a été construit vers 1500. Cette bâtisse reste célèbre dans l'histoire communale pour avoir abrité et protégé Boishardy, qui échappa de justesse aux Républicains lorsqu'ils encerclèrent le manoir à deux reprises, les 3 et 12 juin 1795. Résidence de Joséphine de Kercadio, "fiancée" de Boishardy, le manoir servit naturellement de quartier général au chef chouan. Ce soutien inconditionnel et les nombreux faux assignats (monnaie fiduciaire mise en place sous la Révolution Française) retrouvés dans le manoir lui attirèrent quelques ennuis...

Puis, nous longerons les murs d'enceinte du Domaine de Launay qui nous empêcheront d'apercevoir le joli château bâti au XIVème siècle, mais plusieurs fois remanié. Il fut la demeure des seigneurs de Bréhand, parmi lesquels Guillaume de Bréhand, qui fut un fidèle compagnon de Bertrand Du Guesclin.

Un chemin creux nous mènera à la "cache de Boishardy". On dit que le chef chouan venait s'y réfugier, dans l'interstice offert par les deux gros rochers, lorsque ses partisans l'avertissaient de l'arrivée imminente des "Bleus", venus pour le surprendre dans son manoir, situé à 300 m à peine. Condamné à mort à la fin du XVIIIème siècle, le général Boishardy ne se retirait plus jamais chez lui. Il couchait rarement deux nuits de suite dans le même endroit. Tantôt il se retirait pour prendre quelques heures de sommeil dans des creux qu'il avait fait pratiquer et dont l'entrée était refermée avec des fagots, tantôt des rochers, le plus ordinairement dans un hamac qu'il suspendait aux branches d'un pommier, tandis que sa troupe bivouaquait aux environs.

Toujours sur notre parcours, nous découvrirons les fondations d'un immense château, probablement en place jusqu'au début du XVIIIème siècle. Ensuite, propriété des De Foucaud, le manoir fut en partie détruit pour restaurer leur château, le château de Launay (domaine privé). La voûte de son ancienne chapelle, toujours visible à l'intérieur de la grange, et son pigeonnier témoignent encore de sa présence passée. Ses illustres propriétaires, qui possédaient beaucoup de terres à Bréhand, avaient droit à 1 000 boulins, terme désignant les cavités disposées sur les murs intérieurs de l'édifice pour accueillir les nids des pigeons. 

Au fond d'une vallée, nous retrouverons les ruines du moulin de Cambourg, dont l'ancienne digue, située plus en amont, ne nous aura pas échappé. Ce moulin à céréales fut abandonné par ses anciens exploitants en 1919. Ses vestiges peu connus du grand public, couverts par la végétation, donnent aujourd'hui une note pittoresque à notre parcours. 

Par la suite, de grandes pierres plates traceront notre chemin. Nous circulerons sur ce que les Bréhandais appellent le Pont Mérovingien (cf photo sortie), sans toutefois garantir qu'il soit d'époque...On sait en revanche qu'il permettait aux paysans de passer à "pieds secs", tandis que le bétail et les charrettes empruntaient le lit actuel du cours d'eau pour atteindre le chemin de l'Enfert, aujourd'hui obstrué par un rocher. La petite histoire ne nous détaille pas les événements qui lui valurent d'être nommé ainsi....

En fin de parcours, nous nous retrouverons à l'église ND de Bréhand, qui date du XIXème siècle. Elle renferme notamment le Gisant. Classé aux monuments historiques en 1980, ce gisant, en granit beige rosé et sculpté en très haut relief, représente un homme étendu, le corps droit en cotte de mailles et armé. Il pourrait s'agir de "Guillaume de Launay", connu pour avoir défendu dès 1337 la cause de Jeanne de Penthièvre aux côtés de Bertrand Du Guesclin lors de la guerre de succession de Bretagne. 

Un petit clin d'oeil à Bréhand connue pour ses carrières, c'est une commune où l'on sait travailler la pierre. En dévalant le petit bois qui nous mènera à la rivière, nous pourrons remarquer deux pierres creusées au burin. Cette "sculpture" n'est pas une oeuvre d'art, mais tout simplement le vestige d'une auge qu'un paysan du coin avait commencé à tailler. La pierre, qui céda sous les coups forcenés de l'outil, devint inutile et fut probablement abandonnée ici. 

Cette rando se fera sous votre entière responsabilité. Sortie non fumeurs.

Je ne prends pas la liste d'attente.

Pensez à apporter votre pique-nique individuel (déjeuner pendant le parcours), de quoi vous hydrater et à bien vous chausser.

A l'issue du parcours, un after dans la joie et la bonne humeur, le partage et la convivialité.

Le covoiturage sera privilégié.

Au plaisir de vous revoir et/ou de vous retrouver. A bientôt. Laurence