CONFÉRENCE HOMMAGE
A UN
"MONSIEUR" DE SAINT MALO :
ROLAND MAZURIE DES GARENNES
Roland Mazurié des Garennes dans le château de Combourg, où a vécu le jeune Chateaubriand.
Les Amis des descendants de la famille de Jacques Cartier et ses compagnons organisent une conférence intitulée « Roland de Saint-Malo », dédiée à la vie de Roland Mazurié des Garennes, décédé le 17 avril 2021.
Cette conférence, qui reviendra sur les « 40 ans rugissants » de cet illustre Malouin, tout comme les trésors cachés du Rocher et les nombreux événements sur lesquels il a travaillé, sera animée par Patrice Bénard. Il évoquera également « sa passion de transmettre et son talent de conteur de la grande histoire de Saint-Malo et des petites histoires d’hier et d’aujourd’hui ».
L’association rappelle qu’elle a réalisé une brochure de 128 pages, rassemblant des souvenirs sur cet homme qui aura marqué son entourage et la collectivité malouine pendant quarante ans. Cette brochure sera disponible à partir du 2 avril. Les personnes intéressées peuvent s’adresser à l’ADFJCC, 25, rue de Riancourt 35400 Saint-Malo (adfjcc@gmx.fr) ou au 06 07 36 25 98.
La haute silhouette de Roland Mazurié des Garennes ne chantera plus les rues de la vieille ville. C’est une nouvelle figure de l’Intra-muros qui vient de disparaître ce samedi un peu avant 5 h 30. On le pensait d’une étoffe inusable. Roland Mazurié des Garennes est décédé à l’âge de 91 ans. Il avait été hospitalisé la semaine dernière. Véritable « mémoire vive » de la cité corsaire, cet ancien militaire d’Indochine et d’Algérie, natif de Combourg, a vécu les vingt premières années de sa vie à Rennes avant de s’établir dans la cité corsaire. PUBLICITÉ Incollable sur Saint-Malo Au fil de ses années malouines, Roland Mazurié des Garennes a animé une vingtaine d’associations dont celles des descendants de la famille de Jacques Cartier, de Chateaubriand, capitaines corsaires, de la chorale de chants de marin des Corsaires malouins, France-Canada… Sans oublier les associations patriotiques. Il avait écrit plusieurs ouvrages et aimait raconter la petite et grande …
Roland Mazurié des Garennes : L’homme qui aimait Saint-Malo
Malo-malouin jusqu’au bout des ongles. Mémoire de la ville. Membre ou ancien pilier d’une vingtaine d’assos locales. Monographie de Monsieur Mazurié, un personnage de St-Malo.
Parmi tous ses illustres ancêtres, s’il y en a un qu’il admire par-dessus tout, c’est bien Chateaubriand. « Il est né à Saint-Malo et est parti vivre à Combourg. Moi, j’ai fait exactement l’inverse », note Roland Mazurié des Garennes qui pose ici devant la plaque rendant hommage à celui qu’on appelait aussi « l’enchanteur ».
Roland Mazurié des Garennes : L’homme qui aimait Saint-Malo
Malo-malouin jusqu’au bout des ongles. Mémoire de la ville. Membre ou ancien pilier d’une vingtaine d’assos locales. Monographie de Monsieur Mazurié, un personnage de St-Malo.
Parmi tous ses illustres ancêtres, s’il y en a un qu’il admire par-dessus tout, c’est bien Chateaubriand. « Il est né à Saint-Malo et est parti vivre à Combourg. Moi, j’ai fait exactement l’inverse », note Roland Mazurié des Garennes qui pose ici devant la plaque rendant hommage à celui qu’on appelait aussi « l’enchanteur ».
Parmi tous ses illustres ancêtres, s’il y en a un qu’il admire par-dessus tout, c’est bien Chateaubriand. « Il est né à Saint-Malo et est parti vivre à Combourg. Moi, j’ai fait exactement l’inverse », note Roland Mazurié des Garennes qui pose ici devant la plaque rendant hommage à celui qu’on appelait aussi « l’enchanteur ».
Militaire, tu seras. Lui, le grand bavard, a fait toute sa carrière dans celle qu’on appelle « la grande muette ». Un paradoxe pour lequel il était pourtant presque prédestiné. Né en 1930, le petit Roland a connu la guerre. Son beau-père, qui l’a élevé, est mort en déportation pour avoir résisté à l’envahisseur nazi. Pupille de la Nation, le jeune Roland s’est forgé dans le scoutisme avec les Éclaireurs de France. « Ma femme me reproche de ne penser toujours qu’aux autres. Je n’y peux rien, c’est mon côté scout », se défend Roland avec le sourire. Toujours est-il que cette jeunesse a « nourri mon sentiment patriote » et c’est presque naturellement qu’il a rejoint l’Armée. Celui qui signe souvent de ses initiales « RMDG » portera l’uniforme pendant trente ans. « Homme de terrain », il a fait l’Indochine. Mais aussi l’Algérie « deux fois ». Lieutenant-colonel au moment de rejoindre la vie civile à 50 ans, il jette l’ancre avec son épouse et ses 4 enfants à Saint-Malo. Là où tout a commencé….
Malouin… depuis 1470..Duguay-Trouin, Surcouf, Lamenais, Chateaubriand ou encore Jacques Cartier. Il a un petit peu de tous ses grands noms de Saint-Malo qui coule dans ses veines. « Ma famille était déjà établie à Saint-Malo en 1470 (au-delà, on n’a pas de preuves écrites). À l’époque, on comptait seulement une dizaine de grandes familles sur le rocher. Par le jeu des alliances, je retrouve tous ses noms illustres parmi mes aïeuls ». Vingt générations, au bas mot, l’ont donc précédé dans la cité corsaire. Un vrai malo-malouin jusqu’au bout des ongles !
Marqué par Chateaubriand. Parmi tous ses glorieux ancêtres, s’il y en a un qu’il admire par-dessus tout, c’est bien Chateaubriand. RMDG lui a d’ailleurs consacré quatre ouvrages. Vice-président de l’association Souvenir Chateaubriand Amitiés Culturelles, c’est lui qui a relancé la tradition de célébrer l’anniversaire de la mort de l’écrivain, en déposant une gerbe sur son tombeau du Grand Bé, chaque 4 juillet. C’est encore Roland Mazurié des Garennes qui organise, tous les ans, à l’hôtel Chateaubriand, un repas réunissant tous les descendants de l’auteur des Mémoires d’Outre-Tombe. « Quand je lis du Chateaubriand, j’ai l’impression d’être avec lui là à St-Malo, de jouer sur la plage… J’aurai tant aimé le rencontrer ».
Marin comme un chanteur. Vous les avez forcément entendus un jour. Intra-Muros un soir d’été ou à l’occasion d’une manifestation en ville. À Saint-Malo, les Corsaires Malouins font partie du paysage. Le groupe de chants marins existe depuis 1981. Et qui en fut le fondateur ? Roland Mazurié des Garennes bien sûr. « C’est une de mes plus grandes fiertés », dit-il après avoir pris du recul avec cette formation dont il fut l’âme pendant trois décennies. 180 chanteurs et musiciens ont un jour enfilé le caban bien chaud et vissé sur leur crâne la légendaire casquette des Corsaires. À leurs débuts, il y a 34 ans, les Corsaires malouins furent même « pendant 8 ans, le seul groupe amateur de chants marins de la côte nord Bretagne ». Et c’était l’œuvre de Roland.
Mes 90 000 diapos. Parmi ses multiples activités associatives et non-lucratives (il est ou a été membre d’une vingtaine d’associations !), Roland Mazurié des Garennes continue, sous l’égide du club audiovisuel des Corsaires malouins, de jouer les projectionnistes une fois par mois. Ses « après-midis diapos », salle Sainte-Anne, derrière l’ancien commissariat d’Intra, sont suivis par un public fidèle. « Même si ma clientèle de vieux malouins commence à disparaître avec l’âge », reconnaît l’octogénaire. N’empêche que quand il parle de la Libération de St-Malo, il peut accueillir jusqu’à 600 personnes réparties en deux séances ! Il faut dire qu’il possède dans ses vieux cartons une mine d’or à faire pâlir de jalousie un historien local. « 90 000 diapos dont 60 000 documents sur Saint-Malo d’hier et d’aujourd’hui. J’ai, en images, tout ce qui s’est passé à Saint-Malo depuis les années 80 ».
Mémoire des oubliés.Victimes de la barbarie nazie, héros de la Résistance, militaires morts au combat… Roland Mazurié des Garennes met un point d’honneur à cultiver leur mémoire. Il a été président du comité de liaison patriotique et du Souvenir français de Saint-Malo pendant un quart de siècle. Et c’est à lui qu’on doit la remise en état des trois carrés militaires d’Intra, Paramé et St-Servan. Ses recherches sur les déportés et fusillés de St-Malo durant la Seconde guerre mondiale ont permis de sortir de l’oubli 35 noms qui ne figuraient pas sur les monuments aux morts de la ville. Respect.
L’emMerdeur…« Je n’ai jamais fait de politique. On m’a demandé mais j’ai toujours refusé. Ça me permet d’être un homme libre. Et quand j’ai quelque-chose à dire, je ne le garde pas sur l’estomac ». Il est comme ça RMDG. Toujours bavard, souvent gouailleur, jamais avare d’un bon mot, « emmerdeur » quand il le faut, et cinglant si ça s’y prête. L’arsenal parfait pour jouer les poils à gratter. « On m’aime ou on ne m’aime pas, c’est pareil. Je ne fais pas dans la nuance. Et je sais que ma grande gueule peut faire peur. D’ailleurs, quand on fait de la politique, on évite de discuter avec moi… »